La relation entre l’apprenant et son pédagogue
Par Chantale Alvaer, SOSprof, fondatrice et enseignante
La relation entre l’élève et son enseignant est la clé de la réussite scolaire, que ce soit à l’école ou lors des séances de tutorat. C’est bien connu, la relation entre l’enseignant et l’élève est le vecteur de la motivation du jeune. Il est vrai que certains jeunes sont, d’emblée, très motivés. Ce sont des élèves qui ont généralement de la facilité à l’école et qui vivent dans un environnement qui valorise suffisamment l’école. Ce n’est malheureusement pas le cas pour tous ces derniers. Parfois, bien qu’à la maison l’éducation soit valorisée, le jeune ne trouvera pas à l’intérieur de lui le même engouement.
C’est à ce moment que la relation entre l’élève et l’enseignant devient primordiale pour rehausser la motivation du jeune qui ne croit plus en ses capacités. Un jeune qui n’est pas motivé ne voudra pas effectuer les tâches proposées et hâtivement, il va se démotiver, se dévaloriser. Ultérieurement, il peut déranger en classe. Rien de très complexe dans tout cela : la matière ne l’intéresse pas ! C’est la formule typique pour que cet élève se retrouve inondé par des sanctions, d’autant plus qu’il se voit souvent réprimandé, mis de côté, rejeté. Bref, rien pour le stimuler davantage. Personne n’a le même style cognitif d’apprenant, alors il est bien évident que plus l’enseignant et l’élève ont des ressemblances au niveau de leurs processus cognitifs liés aux apprentissages, plus on accroît les chances de réussite et de motivation chez l’élève. En contrepartie, plus il subsiste une polarité entre l’enseignant et l’élève, moins les deux se comprendront, aggravant ainsi la situation. Cette situation devient problématique parce que l’élève qui n’était déjà pas motivé ne le sera pas davantage. En l’occurrence, il y a lieu de s’inquiéter puisque souvent l’élève va accumuler des échecs. Selon Marie-Claude Béliveau, orthopédagogue et psychoéducatrice au CHU, « l’enfant peut présenter des difficultés d’apprentissage par simple manque d’arrimage entre son style cognitif et celui de son enseignant1 ».
Le même phénomène va s’observer avec le tuteur. Il est important de sélectionner un tuteur qui va potentiellement s’arrimer avec le jeune. Déjà, ce dernier est courageux d’accepter d’accueillir dans sa vie un tuteur qui l’aidera à progresser au niveau scolaire en dehors des heures de cours, donc il faut vraiment que la concordance soit parfaite. C’est ce qui mène à la réussite des séances de tutorat puisque très souvent, les rencontres vont s’effectuer sur une période prolongée. Il est faux de croire que l’enfant qui est en échec va pouvoir, du jour au lendemain, être remis sur la bonne voie en deux ou trois séances de tutorat ; c’est plus long que cela, surtout si l’enfant a accumulé beaucoup de retard. Il arrive fréquemment que les enfants soient suivis tout au long de l’année scolaire et même l’été afin de faire une révision de ses connaissances acquises au cours de l’année antérieure et pour se préparer à la rentrée des classes.
Ai-je le bon tuteur ? Vous pourrez le voir assez rapidement : votre jeune va toujours anticiper avec fébrilité sa prochaine rencontre avec son tuteur. C’est une formule parfaite quand l’enfant a envie de voir son tuteur et de travailler auprès de lui. Cela veut dire que lors de leur séance, non seulement l’enfant va pouvoir avoir du plaisir avec le professeur tout en apprenant, ce qui est stimulant et motivant, mais encore, cela lui donnera confiance en lui et rehaussera son estime qu’il a de lui-même ainsi que de sa perspective de réussite à l’école et pour son futur. Choisir un bon tuteur est indispensable. Dès les premières séances vous pourrez constater rapidement si le lien se créer ou pas. Si la motivation n’est pas au rendez-vous, il sera très important d’effectuer une recherche pour changer de tuteur. Dites-vous que si elle ne l’est pas maintenant, elle ne le sera pas plus tard. C’est assurément lié à deux individus qui sont probablement incompatibles dû à leurs différences individuelles.
Voici un autre article qui saura vous plaire :
Pour en savoir plus et mieux vous outiller :
- BÉLIVEAU, Marie-Claude, Dyslexie et autres maux d’école : Quand et comment intervenir, Édition du CHU Ste-Justine, Montréal, 2007, p.15.