Ugo Cavenaghi
Source: Facebook/Ugo Cavenaghi
C’est tout le système scolaire qui est scruté à la loupe en cette nouvelle rentrée. Juste à point, le nouvel ouvrage d’Ugo Cavenaghi, Osons l’école d’après: Apprendre de la crise pour innover en éducation, offre la vision prophétique de l’homme instigateur d’un mouvement de changement en éducation. À la base de tout : la créativité ô combien importante dans la réforme du système scolaire. Une créativité qui va de pair avec la nécessité d’apprivoiser la technologie, de bien encadrer la formation et de préparer l’école de demain.
Préparer les écoles à assurer une continuité de leur pédagogie
Fraîchement paru, le troisième ouvrage d’Ugo Cavenaghi, écrit en collaboration avec Isabelle Sénécal, se veut un guide à l’intention des établissements scolaires en temps de pandémie. Avant le confinement, le Collège Sainte-Anne avait déjà largement intégré les technologies dans son enseignement. À raison de deux jours par année, déjà, l’enseignement se faisait à distance, dans le cadre entre autres de la journée sans voiture. Le moment venu, l’établissement a su assurer la continuité de sa pédagogie sans avoir à fermer ses portes temporairement comme plusieurs écoles ont dû se résigner à le faire. Grâce à son point central sur la créativité et l’innovation autant dans le mode de gestion que dans les pratiques pédagogiques et l’utilisation d’outils pédagogiques, le Collège était fin prêt à se diriger vers un enseignement complètement à distance quand plusieurs n’ont pas eu cette facilité.
C’est donc le récit de son expérience que l’auteur partage dans son ouvrage avec la directrice de l’innovation pédagogique du Collège Saint-Anne. Des stratégies pour aider et guider les établissements scolaires à naviguer en temps de pandémie et à offrir des services de qualité. Pour permettre au réseau scolaire d’être adéquatement préparé si une telle situation venait à se reproduire.
Parallèlement à sa difficulté d’adaptation à l’enseignement à distance, ce que déplore M. Cavenaghi, c’est le côté traditionnel du milieu éducatif, dans lequel on demande aux jeunes de trouver les réponses en les pénalisant s’ils ne trouvent pas. C’est justement là qu’une réinvention de l’école s’avère nécessaire. En effet, le touche-à-tout de l’éducation déplore le fait que l’école est très traditionnelle et ne prépare pas adéquatement les élèves. Selon lui, « les jeunes apprennent quatre fois plus rapidement en situation de jeu. » Il propose donc de les placer en équipes, de les amener à développer leur créativité, à résoudre des problèmes complexes qui les amènent à réfléchir, à trouver des pistes de solution novatrices. C’est de cette manière que l’intelligence des élèves arrivera à se développer. Grâce à la transdisciplinarité, l’élève au cœur de différentes matières pour l’amener à réfléchir.
Une structure scolaire publique trop rigide qui laisse peu de place au pouvoir décisionnel
À l’instar des écoles privées, c’est l’entièreté du système éducatif qui a besoin d’une autonomie décisionnelle pour faire bouger les choses. La structure trop rigide du système public complique la progression du système. Tout comme les cégeps qui ont leur propre conseil d’administration et qui peuvent donc réagir vite pour prendre une décision, Ugo Cavenaghi prône un assouplissement des structures en place qui faciliterait bien de choses. La pédagogie enseignée doit être active et engager l’élève dans son développement. Son environnement doit être propice à la créativité. Bref, l’élève doit être stimulé pour apprendre.
Le monde est de plus en plus complexe. Le système scolaire se doit donc de préparer les élèves à l’affronter. Et ce « osons l’école » c’est justement cela : leur donner tous les outils possibles pour en faire des élèves qui n’ont pas que des réponses, mais qui sont capables de réfléchir, innover, être créatifs.
Ugo Cavenaghi est bien connu dans le milieu de l’éducation. Président-directeur-général du Collège Sainte-Anne, il vient de faire paraître un troisième ouvrage, Osons l’école d’après : Apprendre de la crise pour innover en éducation, écrit en collaboration avec Isabelle Sénécal. M. Cavenaghi est un membre fondateur de la Factry, l’école des sciences de la créativité établie en 2016, à Montréal, ainsi que de la Commission de l’éducation préscolaire et de l’enseignement primaire du Conseil supérieur de l’éducation.
L’auteur, directeur et conférencier était récemment en entrevue à la radio de Radio-Canada. Cliquez ici pour entendre l’entrevue d’Ugo Cavenaghi.
Pour en savoir plus et mieux vous outiller :
Article rédigé par Elise Leclerc