Nicole Carty, orthophoniste
Assis devant l’écran
Assis devant un écran, on regarde. Point. C’est tout. On n’a pas besoin d’être motivé. On ne réfléchit même pas.
On est fatigué? Pas besoin de se concentrer; on regarde, et ça se passe.
Notre attention est absorbée par l’écran; on entend seulement un léger bruit de fond d’humains qui parlent autour de nous.
Peu importe ce qui passe à l’écran, que le film, le scénario, les paroles ou les acteurs eux-mêmes nous plaisent, ou pas, on regarde. Point.
S’assoir avec un livre, c’est toute une autre entreprise….
L’acte de lire
L’acte de lire exige, d’abord, d’être confortable; de préférence, il n’y a pas trop de bruits ni de distractions, et assez de lumière. Puis, la casse et la fonte de l’écriture doivent nous convenir, à peu près.
La qualité du papier et l’allure des couvertures jouent également un rôle dans le plaisir de prendre le livre. Celles-ci doivent être, de préférence, attrayantes et propres, sans mauvaise odeur, ou éventuellement avec une bonne odeur de livre neuf.
Ensuite, il faut être capable de se concentrer sur les mots écrits plus que sur les distracteurs environnants inévitables; les bruits alentours, les questions et commentaires, en passant, des membres de la famille.
Maintenir son attention sur son livre malgré toutes les distractions alentour, c’est un défi! Et, mieux vaut avoir du contenu passionnant en mains, selon sa définition à soi, pour avoir les meilleures chances d’y arriver.
L’effort de lire
L’acte de lire exige certains efforts. Plus on éprouve de la difficulté à se concentrer, plus c’est difficile de trouver de « bons » livres. Pour certains, la qualité de l’écriture est importante : des structures de phrases élégantes avec un vocabulaire riche. Pour d’autres, c’est le contenu de l’histoire, les paroles des personnages, leurs réflexions internes, leurs décisions et la crédibilité de l’histoire, dans son ensemble, qui compte. Pour d’autres, encore, ces deux aspects doivent être combinés pour que le livre mérite le qualificatif « bon » et tous nos efforts et notre concentration pour être lu.
L’acte de lire exige qu’on se concentre sur des mots imprimés en noir et blanc pour les transformer en informations compréhensibles pour notre cerveau. C’est beaucoup d’efforts…. De préférence, le contenu nous plaît à tel point que cela nous aide à maintenir notre attention. Mais, malgré tout, on peut avoir l’esprit qui divague et, lorsqu’on s’en rend compte, on est obligé de relire la ou les pages sur lesquelles on a été inattentif. Et, c’est frustrant lorsque ça nous arrive plusieurs fois d’affilé!
Ainsi, en lisant, on se rend compte qu’on est capable de faire plusieurs choses en même temps : s’isoler mentalement pour transformer les mots imprimées en messages compréhensibles pour notre cerveau; lever la tête, au bon moment, en réponse à un humain qui nous parle; et, même, réfléchir à d’autre chose, au lieu de se concentrer sur ce qu’on est en train de lire….
Les récompenses à l’effort
L’acte de lire est un effort avec plusieurs récompenses! De par sa complexité, l’acte de lire constitue une nourriture bienfaisante pour notre cerveau. Lire favorise le développement du vocabulaire, des phrases, de l’attention, de la concentration, de la compréhension, des connaissances générales.
Ce qu’on lit, avant de s’endormir, se consolide pendant notre sommeil.
https://aqnp.ca/blogue/etudier-moins-etudier-mieux/
Le fait même d’apprendre à lire aide à prévenir contre la démence.
Lire facilite la réussite académique et constitue une source de développement pour toute la vie.
On ne peut pas en dire autant des écrans…
Trouver le « bon » livre
En vérité, pour être motivé à l’effort de l’acte de lire, il faut avoir la chance de trouver le « bon » livre, selon sa définition, à soi, de ce qu’est un « bon » livre.
Mais, pour choisir un « bon » livre, encore faut-il avoir déjà « goûté » à tout un éventail de genres littéraires, de manière à pouvoir définir ce qu’est un « bon » livre pour soi.
Pour l’apprenti-lecteur, deux enjeux qui s’influencent mutuellement : lire le plus possible (pour entraîner l’acte de lire), et trouver de la lecture motivante! Pour un parent, cette mission se passe à deux niveaux : au niveau de l’enfant et au niveau de l’adulte.
Côté adulte, le parent reste lecteur pour l’enfant. Le parent choisit un grand éventail d’histoires, mythes, légendes et livres documentaires à partager et à lire à voix haute à son enfant.
Puis, côté enfant, le parent lit aussi, les doigts-croisés, des romans-jeunesse, basés sur les intérêts de son enfant, …. Jusqu’au jour miraculeux où son enfant annonce : « tu peux finir la lecture vite parce que je veux continuer à lire mon roman ».
Le piège c’est de cesser de lire à l’apprenti-lecteur alors qu’il apprend à lire lui-même ou même lorsqu’il sait lire et « devrait lire plus ».
Lire tout seul pour le plaisir de lire
Pour les apprentis-lecteurs, et tous ceux qui n’aiment pas lire, il s’agit de leur proposer, en lisant à voix haute, pour eux, semaine après semaine, des lectures variés qu’on a le goût de partager avec eux. De cette manière, ils n’accumulent pas de retard dans l’expérience du langage écrit et, parallèlement, ils enrichissent leur éventail d’expériences littéraires.
En plus de cela, on peut leur lire des romans-jeunesse. Le but c’est de trouver LE livre qui les fait « démarrer », c’est à dire lire tout seul, pour le plaisir de lire.
Aussi, il faut avoir compris qu’il n’y a pas de « bonne littérature »; il y a seulement les livres qu’on aime qui valent la peine d’être lus!
En effet, plus on accumule les expériences de lectures diverses, plus on devient lecteur habile et plus on est en mesure de définir ce qui est, pour nous-mêmes, un « bon » livre.
Devenir lecteur-expert
Vous l’avez compris; lire un livre n’est pas aussi simple que de s’assoir et regarder un écran. On ne peut donc pas juste dire : « tu dois lire » pour que la chose se réalise. Lire est un acte qui exige de l’attention, de la concentration et de la motivation. Pour maintenir la concentration, mieux vaut aimer le livre entre nos mains. Et, pour ce qui est de la motivation, il faut avoir déjà vécu le plaisir de lire une histoire qui nous plaît, vraiment.
On ne devient lecteur-expert que lorsqu’on a goûté au plaisir de lire parce qu’on a trouvé le « bon » livre. Et, du temps qu’on est lecteur-apprenti, on dépend des lecteurs-experts pour nous transmettre les clés de l’acte de lire.
En résumé
L’article stipule que la lecture d’un livre exige plusieurs choses: être à l’aise, avoir un environnement avec peu de bruits ou de distractions, suffisamment de lumière, une typographie qui nous convient, et un livre de qualité, à la fois en termes de papier et de couverture. Il est également important d’être capable de se concentrer sur les mots plutôt que sur les distractions environnantes.
L’article suggère que regarder un écran est une activité passive qui ne nécessite pas d’effort mental ou de concentration. À l’inverse, la lecture exige de la concentration, une implication active de la pensée et peut être difficile si l’on a du mal à maintenir son attention.
Selon l’article, la lecture a plusieurs avantages, y compris le développement du vocabulaire, la capacité à concentrer l’attention, la compréhension, l’acquisition de connaissances générales. Il est également mentionné que la lecture aide à prévenir la démence et facilite la réussite académique.
L’article suggère que la définition d’un « bon » livre dépend de l’individu. Pour certains, la qualité de l’écriture est importante, pour d’autres, c’est le contenu de l’histoire, les personnages et la crédibilité de l’ensemble. Pour certains, ces deux aspects doivent être combinés pour qu’un livre soit considéré comme « bon ».
L’article suggère que pour aider un apprenti-lecteur à devenir un lecteur-expert, il faut lui proposer un large éventail de genres littéraires afin qu’il puisse définir ce qu’est un « bon » livre pour lui. Il faut également maintenir l’acte de lire à voix haute pour l’enfant, même lorsqu’il commence à lire par lui-même. Le but est de trouver LE livre qui le fait « démarrer », c’est-à-dire lire tout seul pour le plaisir de lire.