Comment se déroule la première séance de tutorat?
Par Chantale Alvaer, fondatrice de SOSprof et enseignante
Peu importe les circonstances qui vous amènent à rencontrer un individu pour la première fois, c’est toujours un moment porteur d’un certain degré de stress et d’appréhensions : la première rencontre avec votre tuteur n’est pas l’exception à la règle. Quoi faire lors de ce premier rendez-vous ? Quels sont les sujets à aborder avec le tuteur ? Quelles sont les recommandations à prendre en considération afin de maximiser votre précieux temps avec cet accompagnateur scolaire à qui le parent attribue un mandat capital : la progression et la réussite scolaire de son enfant. Prenons quelques instants pour clarifier le déroulement de la première séance avec votre tuteur.
La première observation que je puisse faire en tant qu’enseignante et fondatrice de SOSprof, c’est que les parents ont de grandes attentes envers le tuteur. Ce souhait de rendement est louable, mais prenez-vous réellement le temps de vous pencher sur le rythme et les conditions particulières de votre jeune ? Puisque ce ne sont pas des facteurs que votre tuteur peut contrôler aisément. Est-ce que le tuteur est la ressource dont votre jeune a besoin ?
Conseil : il faut suivre le rythme de votre enfant et s’assurer d’une bonne synchronisation de l’information concernant votre jeune entre son enseignant et son complice scolaire, soit son tuteur. Cette première rencontre se veut un moment crucial pour évaluer où en est rendu votre jeune dans ses apprentissages.
Voici comment, en tant que parent, vous pouvez offrir un portrait de la situation actuelle de votre enfant à votre tuteur :
- Idéalement, par téléphone, prendre le temps nécessaire avant la première rencontre pour permettre à votre tuteur de se présenter et de connaître les raisons qui vous motivent à avoir recours à ses services. C’est le moment de discuter de la réalité de votre jeune sans que celui-ci vous écoute !
- Préalablement à la rencontre, vous pouvez communiquer avec son enseignant afin qu’il vous écrive les forces et les défis de votre jeune observés en salle de classe. Comment votre jeune se comporte-t-il avec son enseignant et avec ses pairs ? Quel est son niveau d’autonomie et de son sens de l’organisation ? À quelle vitesse se met-il à la tâche et combien de temps prend-il pour effectuer le travail demandé par rapport aux autres élèves ? A-t-il des évaluations à fournir à votre tuteur afin que celui-ci puisse observer rapidement les notions non acquises ?
- Penser à envoyer les notes de cours et une idée du contenu de la prochaine séance à votre tuteur 24 heures à l’avance. Ainsi, ce dernier pourra planifier la rencontre en fonction de la matière à travailler et des exercices à effectuer. Il pourra confectionner le corrigé si vous ne l’avez pas. Vous ne voulez pas que le tuteur passe 20 minutes à prendre connaissance d’une résolution de problème en mathématique ou à lire une compréhension de lecture pendant la séance, n’est-ce pas ? C’est pourtant normal qu’il le fasse, il n’est pas l’émetteur du contenu. Raison de plus pour tout lui envoyer AVANT.
- L’enseignant de votre jeune est probablement la meilleure ressource pour vous offrir des exercices supplémentaires à effectuer avec le tuteur. Après tout, qui de mieux placé que ce dernier pour connaître avec exactitude les notions académiques vues en salle de classe ? Soyez à l’aise de le lui demander.
- Les derniers bulletins scolaires ainsi que le plan d’intervention ou les rapports d’évaluation peuvent être des atouts importants à partager à votre tuteur, qui pourra se faire une image précise de votre jeune à travers ses défis à relever.
- Planifier l’achat d’un cahier d’exercices du niveau scolaire antérieur à celui dans lequel votre enfant se situe si vous commencez les séances avant le mois de janvier. Dès le mois de janvier, vous pouvez vous en procurer un de son année actuelle. Pourquoi ce conseil? Rappelez-vous : votre jeune éprouve des difficultés académiques et ceci est porteur d’une réalité à considérer : ses apprentissages antérieurs ne sont pas consolidés et ceci va au détriment des apprentissages en cours. Il est donc nécessaire de solidifier les concepts qui ne sont pas acquis.
- Pourquoi ne pas prendre les devants ? Vous pourriez demander à votre tuteur d’établir un plan d’intervention en ciblant environ trois objectifs précis à travailler avec votre enfant. S’il est difficile d’établir des objectifs lors de la première rencontre, il sera certainement en mesure de le faire lors de la deuxième séance de tutorat.
Finalement, à ce que l’on dit, le succès se planifie. En ne laissant rien au hasard, vous vous assurerez que les rencontres entre votre enfant et son tuteur soient une réussite ! Ne lésinez surtout pas sur le point le plus important : la relation entre votre jeune et son intervenant. En cas de doute ou de baisse de motivation observée chez votre jeune, vous pourriez envisager de changer de tuteur le plus rapidement que vous le pourrez.
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